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samedi 12 novembre 2011

Dictionnaire du Tissu

Je sais, ce n'est pas du wabi/sabi, à proprement parler, mais ce billet de mes amis de l'Atelier de Minuit me touche parce qu'il évoque pour moi ce qui sacralise le wabi/sabi, c'est son "accointance" avec l'humain.

Tout ce qui veillit, se patine, ces objets de cuir et de bois qui au contact des mains humaines sont nés, ont veilli, évoquent en moi une tendresse et une compassion que je ne saurais dire. Ces objets du quotidien, le bol qu'on a approché des lèvres de l'enfant (non sans avoir vérifié le breuvage auparavant), ces robes et ces manteaux qui ont protégé du froid, qui ont accompagné cérémonies et fêtes, ces moments de la vie.

Il me suffit d'ajouter qu'ils sont fait de bois, de pierre, de lianes, de végétaux, et qu'à leur "pureté " la vie des artisans s'est tressée dans l'effort, dans le patient apprentissage de la main jusqu'à les rendre beaux, pour expliquer la splendeur de ces objets qui sont pour moi des trésors.

vendredi 14 octobre 2011

Quelques précisions

Une petite mise au point sur ma démarche, et en particulier sur le sabi. Je ne suis en quoi que ce soit une représentante du wabi, et encore moins une prêtresse. non par manque de conviction, plus simplement par manque de compétence et d'expérience.
Il est vrai, lorsque j'ai découvert le wabi/sabi grâce à mon amie Lydie de l'Atelier de Minuit, j'ai eu cette impression familière à tous ceux qui retrouvent une famille spirituelle ou un pays aimé, d'être chez moi, tant j'avais vécu jusque là au milieu des bribes de ce que je pouvais enfin rassembler sous un nom et une philosophie.
Mais enfin, il reste que j'apprends. Je ne fais que cela, apprendre. J'apprends comme si je devais mourir demain et je vis comme si je devais vivre toujours :)


J'ai toujours construit mes objets en laissant s'agréger autour de moi leurs futures parties constitutives, comme des brindilles apportées par le courant autour d'une branche qui trempe dans la rivière. Je suis dans le courant et des objets voguent dans mon paysage. Il m'arrive de croiser une chose qui me fait un petit signe et semble me dire : " prends-moi, je te servirai quelque jour".

Alors je tente de sauver tout ce bric-à-brac au cours de mes déménagements, et peu à peu, au fonds des boîtes, se constituent des familles, des objets que je place plus volontiers les uns à côté des autres. Ou pas.

Et un beau jour, per fretum febris, il faut bien que je fasse l'objet, saisie d'une frénésie qui me poussera à le réaliser en quelques heures, sans prendre de repos, il faudra qu'il soit réalisé sous cette lune.

Parfois, il y a des méprises : tel boulon qui s'ennuyait avec une lampe depuis des siècles dans la poche d'un sac sera autoritairement happé, soustrait à son indolent voisinage pour rejoindre sa vraie place.

Car une autre des nécessités de ce patient cirque est que les objets doivent vieillir. C'est une des raisons pour lesquelles il me faut m'en saisir tôt, car comme "en amont". J'exerce un droit de préemption sur un état futur de l'objet.
Ils doit mûrir, se patiner, s'abîmer, rouiller, se déchirer, se salir, brunir, porter enfin les marques du temps, de l'usure, de l'usage. Il me semble qu'alors seulement ils mérite de paraître au monde à nouveau, paré justement de cette longue absence qui l'a ennobli.

J'ai même une sorte d'arithmétique de cet équilibre : j'accepterais, éventuellement, en dernière extrémité, d'utiliser un bois neuf pour un petit cadre, si la photo est hors d'âge. Ça " fait une moyenne ".

J'aime donc les matières qui deviennent belles en vieillissant, comme le bois, le cuir, le papier... J'ai aussi une affinité particulière avec le verre, le tissu, les plumes.
Sans doute parce qu'ils sont fragiles, transparents, et qu'il y a comme le papier et le bois, à les toucher un risque irrémédiable. Sans doute aussi parce qu'ils reflètent ou véhiculent la lumière de façon douce.

samedi 24 septembre 2011

Salut et fraternité

Bienvenue sur la brocante de l'infatigable Natacha, exploratrice du   sabi à la française.. 

J'ai créé ce blog pour présenter des objets qui ont cette spécificité de creuser la filière culturelle française de l'objet d'usage domestique ou industriel, quotidien ou événementiel, en espérant éviter l'ornière de la "sacralisation artistique".

Vous pourrez les retrouver sur ma boutique Etsy 


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